
Remember the Maine
Né dans les années 1930, le Remember the Maine est un hommage à la mémoire d’un navire américain coulé à La Havane en 1898 — un drame historique qui déclencha la guerre hispano-américaine. Dans le verre, pourtant, tout est calme, velours et profondeur : un équilibre mystérieux entre le seigle fumé, le vermouth doux et le parfum d’absinthe. Ce cocktail évoque les cabarets enfumés, les salons feutrés et les conversations tardives où tout semblait possible.
      
      
    Ingrédients
Instructions
- Verser tous les ingrédients dans un verre à mélange rempli de glace.
- Remuer doucement pour refroidir et diluer subtilement.
- Filtrer dans une coupe à pied ou un verre à cocktail refroidi.
- Garnir d’un zeste de citron ou d’une cerise au marasquin.
Notes
- Service : le Remember the Maine se déguste dans une coupe à pied en cristal taillé, dont l’éclat met en valeur la teinte acajou profonde du cocktail. Ce verre concentre les arômes et évoque la sophistication feutrée des bars de l’entre-deux-guerres.
- Whiskey : un rye whiskey (whiskey de seigle) est indispensable — sa vivacité poivrée et sèche équilibre la rondeur du vermouth et la richesse du cherry brandy.
- Absinthe : ici, elle n’est qu’un murmure — quelques gouttes suffisent à enrober le palais d’un voile d’anis et d’amertume.
- Astuce française : à défaut de rye whiskey, un whisky français au seigle ou un bourbon sec et épicé offrira une belle harmonie.
- Variante reconnue : certains barmen remplacent la liqueur de cerise par un marasquin clair, pour une expression plus florale et cristalline.
En savoir plus
Le Remember the Maine apparaît pour la première fois en 1939 dans The Gentleman’s Companion de Charles H. Baker, qui le présente comme un souvenir « sombre et inspiré par la catastrophe ». Évocation directe du naufrage du cuirassé USS Maine, ce cocktail mêle intensité et élégance, entre douceur amère et nostalgie. Puissant, envoûtant, mélancolique — il incarne la mémoire liquide d’une époque troublée, où chaque gorgée semblait porter le poids de l’histoire.




















